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 SATELLITE HEART (r.)

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Ruby Black-Hepburn

Ruby Black-Hepburn


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MessageSujet: SATELLITE HEART (r.)   SATELLITE HEART (r.) EmptyJeu 22 Déc - 16:35

ft. Genesis Pillsbury


Le réveil affiche cinq heures trente-sept et j'échappe au sommeil. Un bruit anodin dans la nuit, un mouvement dans la maison ou l'une de mes lubies parmi mes rêves chimériques, quelque chose ou rien du tout m'a réveillée. Je reste immobile, allongée dans le lit, le regard rivé vers le ciel. Et je sonde les étoiles. Elles brillent. Et depuis les milliers de kilomètres qui les séparent de nous, illuminent nos cœurs. Les étoiles ont-elles les réponses, comme on le dit parfois ? Ont-elles une âme ? Je dois encore être dans mes songes. Je me retourne, toute prête à réveiller mon compagnon d'un petit coup de coude dans les côtes. La raison ? Aucune. De toute façon, il n'est pas à côté de moi. Lit vide. Et dans l'immensité de cette nuit étoilée, je me sens soudain trop seule dans ce lit trop grand, trop vide, trop froid. Alors je me lève. Ma montre donne six heures précises. Et immédiatement, sans que j'en sois pleinement consciente, je fais le programme de ma journée. J'irai à la pâtisserie. Je préparerai des mille-feuilles, des tartes au citron meringuées et des cookies aux trois chocolats. À la nuit tombée, j'errerai sans dessein dans les rues de Bryan comme une âme en perdition cherchant du réconfort dans les illuminations de Noël. J'exigerai un dîner en amoureux et il me le donnera, à moins d'avoir déjà quelque chose de prévu avec l'une de ses jolies mais piètres déesses. Je pénètre dans la salle à manger. Et il est là mon Jensen, assis à la table, indifférent à ma présence, à l'obscurité ambiante, au reste du monde. Moment de création artistique. Penché sur la table, stylo en main, il écrit. Nerveusement. Furieusement. Presque compulsivement. Sa main ne tremble pas. Fluide et incontrôlable, elle court librement sur le papier, comme si elle avait attendu ça toute la nuit. Je me fais discrète, m'efforce de ne pas briser ce moment de magie pure. Je l'observe mon mari. Je l'ai rarement vu si inspiré. Et le voir ainsi me fait avorter l'idée absurde de passer la journée aux fourneaux. Je sens l'appel de l'art, comme lui, l'appel de mon atelier. Je file dans la cuisine. Et quand le plein de sucre et de caféine est fait, je file dans la salle de bain. Je vide le ballon d'eau chaude sans aucune culpabilité. En un rien de temps, ou presque, je retrouve l'atmosphère confinée et familière de l'atelier. L'horloge au dessus de la grande armoire annonce sept heures passées. Je me jette sans retenue sur une toile et commence à dessiner sans modèle. Résultat frôlant la médiocrité, mais j'insiste. Je me noie dans la poésie de la création artistique, inconsciente qu'il me manque la pièce maîtresse : l'inspiration. Alors après ce qui me semble des heures de travail vain, j'abandonne, je rends les armes – les fusains en l'occurrence –, lâchant au passage une douzaine de vulgarités, et j'entreprends de trier mes quelques œuvres achevées dans la perspective d'une exposition fantasmée et encore inaccessible. Le clocher sonne les neuf heures. Je fouille les dessins. Natures mortes. Paysages mornes. Tous paraissent ternes devant les quelques esquisses d'une muse lumineuse. Et quelle idiote je fais de ne pas y avoir pensé plus tôt. Je m'échappe de cet atelier où l'inspiration me fuit et sans savoir comment, j'atterris sur le pas de sa porte. Des croissants à la main. Croissants achetés à la boulangerie du bas de la rue, non par faute d'envie mais à cause de ce vieil ennemi joueur qu'on appelle le temps. Je sonne et je l'attends, ma muse. Elle m'ouvre la porte, enfin. « Salut. » dis-je tranquillement. « J'avais envie de te dessiner. » Comme une excuse. Comme si j'avais besoin d'une excuse. Et je souris. Non pas de ce sourire en coin que les séducteurs, hommes ou femmes, vous servent sans arrêt, comme une arme pour vous charmer. Un sourire vrai, sincère, espiègle et chaleureux. Un sourire qui enlumine les cœurs. Comme une étoile.

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Genesis Pillsbury

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MessageSujet: Re: SATELLITE HEART (r.)   SATELLITE HEART (r.) EmptyVen 23 Déc - 22:38

Elle était là, tout près de moi, j'entends encore son rire venu chatouiller mes oreilles, j'ai les yeux encore émerveillés par son sourire bienveillant, à l'instar de sa beauté, j'ai tendu la main pour la toucher, pour me prouver que ce n'était pas un rêve, que je pouvais la prendre dans mes bras ma Joey, la couvrir de baisers, lui dire qu'elle était toute pardonnée pour Andrea, qu'il n'y avait pas là matière à blasphémer. Elle s'est évaporée avant que j'aie pu lui témoigner tout mon amour, et je me suis réveillée transpirante, tout entortillée dans mes draps, les mains au-dessus de la tête comme si j'avais voulu me protéger. Je m'assois dans ce lit trop grand, trop vide pour la petite fille que je suis encore, et j'attache mes cheveux blonds poisseux, essuie la pellicule de sueur qui recouvre mon front, et fixe le miroir qui me renvoie l'image d'une fille un peu paumée. C'est corrosif la douleur putain, ça ronge petit à petit mon être comme une souris le ferait avec du gruyère, des petits trous seront laissés, bien visibles à l'extérieur mais l'intérieur sera détruit, et puis, il y a cette volonté impitoyable qui s'insinue en moi, cet acharnement à ne pas comprendre la situation vaseuse dans laquelle je suis, je me jette en arrière contre le matelas en espérant secrètement que mon crâne explosera contre les barreaux de fer, douloureuse, impétueuse sensation qui s'empare de mon être. Et la sonnette retentit et elle m'arrache à ma sordide machination l'indésirable. Je me lève en bougonnant, ouvre la porte en maugréant et c'est à des croissants encore tièdes que ma contrariété doit faire face, pfiiiit, elle s'écrase contre le bitume, elle est réduite à néant quand je découvre le regard limpide de ma nouvelle voisine. Ruby, elle a cette aura singulière qui émane de sa petite personne, elle la répand partout sa bonne humeur, sa jovialité, et elle me redonne au baume au cœur avec ses croissants et son sourire à mille carats, être Ruby c'est trimballer du bonheur plein ses poches et le lancer aux âmes en ruine pour qu'elles l'attrapent en plein vol. Suis-je vraiment tentée de croire, d'après les signaux béants que m'envoie ma Ruby. « Salut. J'avais envie de te dessiner. » Et elle me l'envoie encore ce sourire à dix millions, ce sourire que je me prends en pleine gueule, c'est une délicate douleur venue torturer mon être candide. Je la regarde cette artiste en herbe qui veut peindre une Ginny à l'haleine douteuse, les yeux encore gonflés par les larmes, la fatigue, la nuit agitée, une Ginny qui porte un pyjama pas vraiment digne de ce nom, t'es pas un peu rebutée par cet attirail, Ruby ? « Le talent n'attend pas. » Je tente de reproduire son sourire parce que je suis cette gamine sans personnalité qui a besoin d'un modèle pour avancer sur le chemin sinueux de la vie, mais c'est un rictus un peu forcé que je lui offre et j'espère de tout cœur qu'elle s'en satisfera. « Quelle pièce t'inspire le plus cette fois-ci ? » Il est neuf heures et ma Ruby a un appétit féroce de mon image, mon visage, mon âme dénuée de frivolités, ça me plaît décidément trop.


Dernière édition par Genesis Pillsbury le Mar 27 Déc - 14:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SATELLITE HEART (r.)   SATELLITE HEART (r.) EmptyLun 26 Déc - 14:17

Ginny, elle n'a pas besoin d'être parée, maquillée ou quoi que ce soit pour être belle. Pour me plaire. C'est fou. C'est tout juste si elle a besoin de sourire. Elle est encore en pyjama, ses yeux sont fatigués, quelques gouttes de sueurs perlent sur son front et deux ou trois mèches de cheveux blonds se sont échappées et collées à ses joues. Et elle est magnifique, ma muse. Ma muse. J'aime cette appellation qui retranscrit exactement sa beauté et tout ce qu'elle représente pour moi, sans mesurer la force et l'infinité de ce lien. J'aime ce « ma », qui traduit son unicité et son appartenance à ma petite personne. Appartenance artistique, bien entendu. Je la regarde, elle me regarde. Elle regarde les croissants et je regarde son visage. Ce visage encore marqué par les chimères qui l'ont hantés cette nuit. Rêves ou cauchemars ? Je ne saurai le dire. Je saurai à peine le dessiner. Et même un Renoir ou un Manet ne saurait reproduire ce visage encore habité par les songes à la beauté flagrante. « Le talent n'attend pas. » dit-elle. Je souris encore plus. Le talent... Sa sincérité est divinement désarmante. Moi, je serais incapable de prononcer ce mot à mon sujet sans me sentir incroyablement vaniteuse. Ginny le prononce sans prétention. Elle y croit. Et elle sourit. Un sourire un peu forcé, mais il ne m'en faut pas plus. Je ne suis pas très exigeante avec Ginny. Mais elle me le rend si bien... Le talent n'attend pas a-t-elle dit et je ne demande que ça. Alors je prends ses mots comme une invitation à entrer. « Quelle pièce t'inspire le plus cette fois-ci ? » me demande-t-elle. Et je lui tends les croissants. Je n'ai pas faim. Pas cet appétit-là. J'ai faim d'autre chose. Je veux caresser les chimères inaccessibles sur son visage, frôler sa peau avec le regard du peintre, croquer ses hanches et dévorer son âme au-delà de l'art. « Ici c'est très bien. » dis-je pour toute réponse. La luminosité me convient et il ne me faut rien de plus. Le décor, ce n'est que l'arrière-plan. On pourrait se trouver au fond du garage que ça ne changerait rien : Ginny l'illuminerait de la même façon. C'est elle le centre de mes dessins. Le reste importe peu, tant qu'elle est là pour répandre son aura. Dans Smenata, rien n'est très beau. Tout est gris, terne, ancien. On appelle ça un quartier modeste pour ne pas dire misérable. Mais moi j'aime bien Smenata, sa médiocrité a du charme. Mais là, chez Ginny, rien ne me rappelle le quartier. On est dans ce qui semble être la pièce principale. Salon, sans doute. Les fenêtres laissent entrer les rayons du soleil par leurs vitres fades. Et la lumière, elle rebondit sur elle, sur Ginny, sur ses cheveux brillants, sur sa peau nacrée. Tout paraît plus beau. Tout me paraît plus beau. Et si j'arrive à retranscrire ne serait-ce qu'un dixième de cette beauté sur le papier, alors je suis contente. Ainsi donc lentement, tranquillement, je commence à sortir mon matériel de mon grand sac en toile. Et je regarde Ginny, diamant au milieu du graphite. Et je deviens maladroite parce que je ne regarde pas ce que je fais. Je fais tomber mes fusains qui s'éparpillent au sol. Je ne les ramasse pas tout de suite. J'ai faim de Ginny, envie d'elle, de son corps et de son âme, mais mon impatience est encore contrôlée. « De quoi as-tu rêvé cette nuit ? » Je n'aurais sans doute pas pu poser de question plus personnelle. Mais je veux savoir, je veux tout savoir de ma muse. Je veux explorer son corps du bout du crayon et du bout des doigts ; sonder son âme sans oublier aucun détail ; fouiller et pénétrer son cœur pour examiner chaque sentiment. Je l'interroge. C'est utile pour dessiner, pour refléter sur le papier nu ses sentiments dans les traits d'une joue, d'un sourire. Et avant tout, ça m'intéresse. J'ai envie d'en savoir plus, toujours plus, sur ma mystérieuse muse. Alors je l'interroge. Sur des chose personnelles. Certaines essentielles, d'autres anodines. Comme un chercheur d'or, je soulève chaque pierre pour voir ce qu'il y a dessous. De l'or, sans doute. Ou un diamant.

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