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  Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur. (ilyès, romane)

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Romane Dréan
l'amour dure 3 ans.
Romane Dréan


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MessageSujet: Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur. (ilyès, romane)      Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur.   (ilyès, romane) EmptyDim 18 Déc - 0:19

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au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge.


Je tangue, je regarde tout droit pourtant. Et je n'ai jamais raté un seul des discours du prêtre Vannier, et c'est le plus important. Un discours funéraire qui mériterait la plus grande des attentions. Mais moi, je ne suis pas là, je reste dans le décor mais je refuse d'entendre quiquonque parler de Julien. Je regarde les gens présents, tous des magnifiques playmobils déguisés en noir. Des hypocrites, qui mangent des huitres à noël, qui votent au pif, qui adore les trucs de beaufs, qui se ressemblent tous et qui se foutent totalement de mon Julien et qui ne pense qu'à la bienséance et à la politesse d'un suicide dramatique. J'entend derrière moi des murmures, je ne veux pas les entendre, mais pourtant les échos reviennent à mon oreille. - tu sais pourquoi il s'est suicidé ? - ba demande à sa copine, elle doit savoir. - pauvre femme. Oui, quelle pauvre femme je fais. Fiancée d'un atroce rebelle. Fiancée d'un pauvre martyr. On me plaignait, je sens la pitié, la compassion, les regards doux et les empoignades sincères. Enfin, sincères, ils ont vraiment de la pitié pour moi mais se fichent complètement du fait que ma vie n'est plus la même et que je ne pourrais plus militer comme avant. Ce ne serait plus jamais pareil sans les gueulantes sévères de mon Julien.Fin du discours, je lève enfin la tête, et j'essuie les larmes sur mes joues. Je reconnais en me levant, famille de Julien, ses amis, des sympathisants, ses collègues, et des gens que je connais pas. Je sors la première, la tête haute et les épaules fières. Me postant à l'entrée de l'église, je n'attend qu'une chose, la fin de la cérémonie. Je ne voudrais être qu'avec Julien.
Sa mère me prend doucement dans ses bras, son père me presse brutalement l'épaule et sa soeur me bise la joue. Le prêtre me murmure quelques mots pour me réconforter. Plus qu'une seule ombre à sortir de l'église. Le calvaire pouvait enfin finir. Il est grand et je reconnais de suite cet homme, nous nous étions rencontrés lors d'une soirée, une soirée où lui et Julien avaient failli en venir aux mains. Une soirée, l'été dernier, où Julien avait encore affirmé trop fort ses idéaux et n'avait pas été très discret sur ses positions parfois extrémistes. L'étranger n'avait pas l'air d'accord et tous deux alcoolisés, se seraient battus si je n'étais pas intervenue. Les deux hommes n'étaient pas d'avis à cogner une femme. Je n'avais jamais oublié son visage ni ce souvenir, tout simplement parce que je n'avais jamais vu Julien comme cela. L'autre homme était manifestement taillé pour la bagarre et avait la carure adéquate, ce qui n'était pas le cas de Julein, ce qui rendait très minces ses chances de sortir vainqueur d'un tel combat. Quelque chose dans le visage de cet inconnu me rappelait Julien, peut-être ce petit air impertinent, de séducteur aussi. Mais que faisait-il donc là ? Je le toisais doucement. Je ne voyais pas ce qu'il faisait là, il n'avait pas à être là. « Que faites-vous ici ? » Ma voix n'était ni agressive, ni légère mais elle était emplie d'une douce mélancolie. Tous les invités étaient déjà partis au cimetière pour enterrer le défunt. Nous étions, seuls, devant cette église. L'homme était beau, personne n'aurait pu dire le contraire. Et j'attendais sa réponse. J'avais presque envie de le frapper, presque envie de le rendre coupable de tout ce que j'éprouvais. Mais j'étais calme, et je tenais à garder dignité. Je n'étais pas d'humeur criarde, mais je voulais écouter la conversation afin de vite mourir à mon tour.



Dernière édition par Romane Dréan le Mer 21 Déc - 1:34, édité 3 fois
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Ilyès Carmicheal
@ j'men balance des gens heureux.
Ilyès Carmicheal


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MessageSujet: Re: Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur. (ilyès, romane)      Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur.   (ilyès, romane) EmptyDim 18 Déc - 11:23

au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge (romane et ilyès)
J'avais appris, par le biais des journaux que l'enterrement d'un certain Julien avait eu lieu. Je ne sais pas vraiment pour quelle raison j'avais décidé d'y aller, mais chaque enterrement touchant le prénom Julien dans les vingtaines d'années me donnait un élan de compassion. Mais je ne voyais jamais sa copine dont je ne connais pas le nom, alors je me disais que ce n'était pas le bon. Bien que je me fusse violemment disputé avec ce jeune homme, il méritait de vivre et ses principes étaient au final, justes à mes yeux. J'inspire profondément et me regarde dans le miroir. Pour chaque funéraille je me sens dans l'obligeance de venir en noir. Pourtant je n'aime pas cette couleur trop sombre qui signifie bien trop de choses incompréhensibles à mes yeux. Le miroir était quelque peu cassé en haut à droite, sûrement parce que j'avais du un jour y mettre mon poing. Je ne saurais expliquer ce qu'il s'était passé ce jour-là alors je fais comme s'il était tout beau tout neuf. Dounia, ma sœur, décide de m'accompagner car elle ne trouve rien à faire et qu'elle souhaite voir au moins un enterrement américain dans sa vie. Je lui dis qu'elle aurait bien le temps d'en voir un quand un de ses proches décèdera. Mais selon elle, aucun de ses amis ou membre de sa famille ne mourra avant elle mais, elle a du oublié notre petit-frère. Ouais, parce qu'il est mort, jeune, avant elle. A moins qu'elle ne soit que le fruit de mon imagination, un simple fantôme qui se balade près de moi dans un corps vivant mais cette idée me paraît peu probable. Nous partons de l'appartement avec sa voiture, une vieille voiture toute moche dont elle ne se séparera jamais. Je lui ai dit pourtant de la changer, d'en prendre une neuve avec laquelle elle pourra faire de plus grandes traversées mais elle ne m'écoute pas et fait mine de rien. Je lui répète encore mon sentiment de changement face à cette ignoble voiture et fais mine de comprendre, d'essayer de chercher une nouvelle voiture dans les jours à suivrent mais je sais qu'elle ne le fera pas. Elle est bien trop têtue.

Les discours du gars sont longs et ennuyeux à mourir mais je reste impassible et fait style d'être intéresser par la nouvelle. Installé au fond de la salle, j'observe les nombreuses têtes et finit par abandonner. Ce n'est toujours pas le bon. Tant pis, de toute évidence, il faut bien trouver quoi faire de ses journées et une messe de plus ne fera du mal à personne au point où j'en suis. Je fixe ma sœur qui verse plusieurs larmes, je sors de ma poche un vieux mouchoir qu'elle refuse de prendre et me fait signe d'écouter. C'est ce que je fais quelques minutes plus tard mais l'envie de fumer me paraît trop intense que je n'arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit et même compter les secondes ne m'aide pas à aller mieux bien malheureusement. Une femme âgée prend la parole, la mère si j'en comprends son texte. Celle-ci est triste et se sent coupable de la mort de son enfant. Ce n'est pas non plus elle qui a tué son gosse, non plus ? Des bruits de gamin se font entendre et je suis sur le point de demander à ce qu'ils se taisent quand les cloches sonnent la fin. Je soupire de soulagement et voit ma sœur ce remaquiller après avoir essuyé ses larmes. Elle me dit qu'elle veut voir la famille de ce fameux Julien, et quand tout le monde est parti de l'église elle s'empresse d'aller les voir. Je reste quant à moi de longues minutes ici sans rien faire. Je n'ai pas pleuré. Non, mais cet enterrement me faisait tellement penser à mon frère que j'en restais détruit. Complètement achevé par ce passage. Lorsque je décide de sortir prendre l'air, la première chose que je fais c'est d'allumer un joint et fumer la première taffe avec un bien fou.

Je dis à Dounia de partir et que je prendrais sûrement un taxi, elle ne se fait pas prier et me dit de la rejoindre ce soir dans un restaurant dont je ne me souviens déjà plus du nom. Puis j’entends une autre voix, tout aussi féminine mais différent de celle de ma sœur. Ce n’est pas ma sœur de toute façon, je le sens dans la sonorité de la voix de cette dernière. Sans même la regarder je lui réponds après avoir écrasé ma clope au sol. « J’sais pas. » Lorsque je me retourne pour voir qui est la personne en question je comprends directement qui sait. C’est sa petite-amie, ou du moins c’était car il n’est plus là. Il est définitivement mort, au grand malheur de certains. Je fourre mes mains dans mes larges poches et lui retourne la question en étant sincère. Aucune ironie ni arrogance. « Et toi ? Pourquoi t’es là ? » Je décide de la tutoyer, parce que je déteste vouvoyez les gens et que ça fait vieux et trop bourgeois.
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Romane Dréan
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MessageSujet: Re: Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur. (ilyès, romane)      Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur.   (ilyès, romane) EmptyMer 21 Déc - 1:17

« Et toi ? Pourquoi t’es là ? » Je ne baisse pas les yeux. Je me tiens droite et j'arbore la même façade macabre et cruelle depuis quelques minutes déjà. Me forçant à garder un visage neutre pour ne pas me laisser gagner par les émotions. « Je n'ai pas vraiment envie qu'on le mette sous terre alors je reste là. Je ne veux pas voir ça. Mais toi, t'es qui ? Ouais, je me souviens de toi, mais t'es qui? » L'arrogance outrancière de ce jeune homme me privait de respect et je n'avais pas envie d'user du moindre tact. Après tout, ce mec n'était rien pour Julien, alors il n'était rien pour moi. Mais sa présence me réconfortait. Je me sentais moins faible, je ne pourrais expliquer le pourquoi du comment de cela. Mais la pluie et le froid qui gagnait cette journée m'assombrissait encore plus l'esprit. En fait, une présence masculine me faisait du bien, que ce soit un mauvais souvenir ou autre chose. L'homme écrase sa cigarette par terre, au pied d'une église en plus. On peux lire sur son visage l'insolence, et l'impertinence d'un gosse. Sauf qu'il paraît trop mature et trop réfléchi pour le confondre avec un adolescent attardé. Le fait que je me préoccupe d'un autre homme que Julien à ce moment précis ne pouvait pas me faire de mal et j'essayais décidément d'imaginer quel homme il pouvait être, quel métier il exerçait, son plat préféré et quelle voiture il conduisait. L'allure qu'il avait ne donnait pas grande indication sur quel type d'homme il était, et de nature curieuse, j'avais bien envie de fouiller pour voir un peu ce qui se cachait derrière ce mec.

Je pensais à autre chose, enfin. Je regardais bien en face cet homme et malgré le fait que sa présence m'ai enlevé un poid sur le coeur, et que son visage m'ai laissé perplexe et désireuse d'en savoir plus, je ne l'aimais pas, même en ne le connaissant pas. Mais Julien ne l'aimait pas, alors je n'ai pas à l'aimer non plus. Et me revoilà qui pense à lui. M'échappant de ma rêverie, je me concentre sur ce gars pour sourire de nouveau.Je le vois bien sur une moto. Avec une grande blonde, et une bouteille de gin dans le coffre. Je le vois aîné d'une grande famille ou fils unique d'un couple de riches. Je divague, mais j'ai bien le droit. J'ai bien le droit de penser à autre chose. Me triturant les ongles, j'ai une soudaine envie de me les ronger. Cette habitude me prend lorsque je ne maîtrise plus rien, lorsque je ne décide plus de ce qui va passer. Parce qu'en général, je sais tout prévoir. Parce que chaque décision que je prend est minutieusement étudiée pour qu'elle soit parfaite. Et à cet instant précis, je suis en colère. Parce que je ne contrôle pas mon esprit, parce que je ne contrôle pas mes émotions, et ça me fait chier. La dernière fois que j'ai été dans un tel état, c'était le mois dernier, Julien était encore en vie, mais nous étions dans une phase étrange. Bref, je ne contrôlais rien non plus, et c'est un situation que je déteste et que j'appréhende. Chaque seconde de plus dans cet enfer me rendait dingue et mes doigts devenaient rouges sang.

La seule solution que j'ai pu trouvé pour me faire sortir de ce chaos est de me parler à moi-même, de me donner des ordres et de faire tout pour ça change. Me parler à la troisième personne me donne confiance en moi et j'ai l'impression d'être vraiment quelqu'un. Je me répète inlassablement que je ne suis certainement pas la seule à faire ça, et que nombre d'humains qui se sous-estiment, font la même chose. Je ne pensais plus à Julien, plus à l'homme, mais à moi-même, seulement à moi-même. Décidément, la venue de cet homme me faisait plus de bien que de mal et j'en redemandais. Ce garçon est bénéfique pour ma santé mentale, et pourtant il n'a rien fait d'autre que d'exister et de se pointer ici, à l'heure parfaite.
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